Ma machine à coudre était en révision ces jours derniers. Quand le réparateur m’a annoncé la date à laquelle il me la rendrait, j’ai failli la reprendre ! Impossible cependant, j’avais déjà attendu bien au-delà du raisonnable. « Vous trouverez bien autre chose à faire » m’a-t-il dit…
Ok. Un peu d’ eco-print , tiens, pourquoi pas ? Il y a un moment que j’avais envie de tester des feuilles séchées cet automne. J’avais même trouvé le tissu avec lequel je comptais réaliser ces essais. C’est une écharpe…
Et mes essais sont, je trouve, plutôt concluants.
Mais commençons par le début. Au départ, un foulard qui avait subi une première tentative d’ eco-print , il y a bien longtemps. Des empreintes un peu vertes et un résultat trop pâle à mon goût.
La soie avait été mordancée dans les règles de l’art (alun et crème de tartre). Le mordançage est fait une fois pour toute, et tant mieux, parce que le foulard est resté dans le placard environ 3 ans… Jusqu’à ce que la tempête de début février m’offre de belles branches d’eucalyptus. C’est à ce moment de l’histoire que les feuilles séchées l’automne dernier sont sorties du tiroir.
Un petit bain dans une eau « rouillée », pour réhydrater les feuilles et éviter de les casser en les enroulant en bundles… Un petit bouillon (1h), et j’ai oublié le tout quelques jours…
Et puis la surprise au moment de dérouler le tissu… L’eucalyptus, pourtant frais, n’a pas donné les résultats espérés : on devine à peine son empreinte.
Les feuilles sont coriaces, est-ce que mon travail n’était pas assez serré ? Ou peut-être n’ai-je pas attendu assez longtemps ?
Les feuilles de rosier et de sumac, réhydratées après séchage, ont en revanche donné de belles empreintes. Ces plantes sont des « valeurs sûres » en matière de d’ecoprint !
J’aime beaucoup le côté « endroit/envers », avec la différence de couleur, là où les feuilles sont restées pliées…
Alors au final, une petite déception pour l’eucalyptus certes, mais une séance d’ eco-print plutôt intéressante je trouve. Je ferai d’autres choses avec mes feuilles séchées. Le réparateur peut s’occuper tranquillement de ma machine.
Mise à jour : depuis cet essai, j’ai plutôt pas mal travaillé l’ecoprint, et même écrit un guide ! N’hésitez pas à suivre le lien pour creuser le sujet…
En tout cas avec ces empreintes, mon foulard, réalisé dans une belle soie, assez épaisse, a une toute autre allure. Je le porterai en étole, sur une petite robe noire peut-être… Mais il va quand même falloir avant que je fasse un ourlet discret.
c’est étonnant que les feuilles fraîches n’ont pas donné un résultat concluant, mais alors les réhydratées sont sublimes.
Je pensais que la soie n’avait pas besoin d’être mordancée.
J’avais pourtant déjà obtenu des empreintes correctes avec l’eucalyptus… Je le tremperai peut-être la prochaine fois.
Pour la soie, les avis semblent partagés. Mais j’ai déjà teint avec succès bon nombre de morceaux non mordancés !
Bonjour ! Novice dans l’eco print je voulais connaître la composition de votre bouillon ?! Merci en avance pour votre réponse !
Bonjour Sofia, mon bouillon, c’est tout simplement de l’eau, mais il sent bon parce que les feuilles « l’aromatisent » !
On peut démarrer l’ecoprint sans connaître les aspects techniques, juste avec des feuilles et de l’eau. Si on utilise de la soie, les empreintes marquent assez vite. C’est seulement si l’on veut aller plus loin et davantage « contrôler » son travail que les points techniques comme la connaissance de « ses feuilles » sont importants. Et là, chacune a sa recette et ses petits secrets. Mais place au plaisir des premiers essais d’abord !
Est ce qu’il faut mettre le coton d abord dans de l’eau ‘rouillé’? Et après le mouiller avec de l ‘aluin’ ou avec du vinaigre?
Bonjour, pour la soie, on peut imprimer à peu près sans préparation particulière ( voir article : https://www.patchacha.fr/tuto-impressions-vegetales/). Le coton en revanche est plus « délicat » à imprimer et il existe de très nombreuses recettes. Vous en trouverez beaucoup, un peu partout sur le Net. Les miennes sont détaillées dans des guides que je vends sur Etsy. Bonne journée à vous, et bons essais !
Vivement les beaux journée, pour mettre ta belle écharpe ! Biz.
Ah oui alors ! En ce moment, c’est plutôt écharpe douce en laine, le vent est glacial…
Oui, il ne faut pas mordancer la soie mais le coton oui
Pour la soie, j’ai vu et testé avec ou sans mordançage. J’ai souvent fait « sans » parce que je ne tiens pas spécialement à utiliser des « produits », ça marche bien. Mais j’ai lu beaucoup d’ouvrages où on parlait de mordançage…
Superbes ! Vraiment j’aime bien ! Tu pourras peut-être mettre ton joli foulard pour le 1 er Avril !!! sans poisson !!!! Du coup ça me re-titille de ré-essayer , il faut que je me trouve de quoi mordancer , mes premiers essais de l’année dernière en manquaient ….
J’ai déjà mis dans mon panier quelques petites choses que je vais te montrer, pour être sûre de ne pas oublier… J’ajouterai le foulard !!!
super ! merci !
merci pour le lien » mordançage » , je viens d’aller voir c’est fort bien expliqué . A bientôt .
Les avis sont partagés semble-t-il pour le mordançage. C’est vrai que la soie prend facilement « sans », alors tu peux reprendre tes essais sans délais. Pour le coton, c’est plus aléatoire, mais « sans », ça marche parfois aussi !
Je vais devoir attendre une meilleure météo car je fais ces tambouilles à l’extérieur , pas assez de place dedans … J’essaierais avec des feuilles de rosiers , c’est en effet pas ça qui manque , et j’ai un tout jeune eucalyptus . Merci de tous ces partages .
Moi, je fais ça dans ma cuisine, ou dans ma véranda ! Tu comptes faire un trou avec un feu à l’extérieur, comme India flint 😉 ? On pourrait peut-être se programmer quelque chose début avril… Mais pas un feu !
c’est à dire que l’été dernier en super novice je n’avais pas besoin de feu puisque je ne savais pas qu’il fallait faire chauffer … Mais dans le barbecue ça pourrait le faire ! mdr ! Bon trêve de plaisanterie , je repars aux fleurs de Greenye pour finir Janvier : je punche sur hydrosoluble et je collecte les fils de laine dans l’hydrosoluble brodé .
Rien fait côté fleurs (ni ailleurs non plus) ! Je crois que je commence à comprendre enfin ce que veut dire le mot « relâcher » !!!!
Comme tu le dis, le sumac est une valeur sûre. Tu as obtenu une impression bien marquée. Cela fait toujours de l’effet.
De mon côté les impressions que j’ai obtenues à partir d’eucalyptus frais étaient également pâlichonnes mais bien distinguables quand même (j’avais utilisé les petites feuilles rondes).
Tu vas avoir une belle écharpe — le plus dur reste à faire… le rouloté 😉
Tu mets le doigt sur la partie la moins drôle, le roulotté ! Mais bon, si je veux pouvoir la porter… Et je n’ai pas dit mon dernier mot avec l’eucalyptus du voisin !!!
Les feuilles de rosier donnent des résultats épatants !Ton écharpe printanière s’annonce superbe ! bIZZZZZZ
Vraiment, s’il y a une plante qui laisse des empreintes faciles à obtenir, c’est le rosier. En plus, pas compliqué à trouver ! En revanche, avant de porter cette écharpe, je vais attendre un peu…
Zéro critique !
Le rendu est délicat et précis.
Pour le 1er avril, tu pourrais essayer d' »empreinter » des poissons… dommage… ça coûte plus cher que les feuilles, mais pourquoi pas ?
des bises et encore merci pour les astuces et les liens
Ton commentaire me rappelle un atelier avec Misao Wada, au salon Pour l’Amour du Fil il y a quelques années. L’artiste japonaise avait amené des poissons et crustacés comme modèle pour ses tableaux ! Mais n’avait pas proposé de gyotaku ! Je ne sais pas encore si j’ai vraiment envie de tester 😉 …
Voilà c’est ça j’avais oublié le nom : le gyotaku.
Hier, j’ai déjeuné dans un restau jap au mur tableaux sur papier et sur bois avec cette technique : le poisson est enduit d’encre grasse noire et le support est pressé dessus. puis l’artiste fait des retouches au pinceau. c’est vraiment très chouette, délicat.
en fait on peu faire avec tout objet mou auquel on ne tient pas forcément…. et de taille raisonnable !
bonne exploration !
C’est beau, c’est vrai ! Les japonais font souvent de splendides choses. Mais aurai-je envie de « travailler » le poisson ?
Surprenants résultats! En te lisant, on croit voir une sorcière au-dessus de son chaudron, en train de remuer ses décoctions aux noms bizarres 😀
C’est vraiment la surprise à chaque fois. Et j’ai bien un carnet avec des recettes secrètes, une casserole qui ressemble un peu à un chaudron… Il me manque cependant le chapeau !
mais c’est vraiment magnifique et complètement magique ! tes empreintes sont superbes!!! ah j’aimerais vraiment porter une telle écharpe ! bravo
bises
ml
Les empreintes, c’est à chaque fois une surprise ! Mais là, je crois que, oui, j’aurai plaisir à porter cette écharpe.
très beau!!! je pense que je n’arriverai jamais à un si joli résultat!
pourquoi les feuilles séchées donne un si bon empreinte, c’est la couleur de la rouille?
J’avoue que je n’ai pas encore suffisamment de recul pour savoir si c’est la rouille ou la feuille elle-même. Il faudrait refaire l’expérience sans fer. Mais si j’y suis arrivée, tu le peux aussi !!!
est ce bien l’autre secret du succès de devoir rouler le tissu très serré?
Je crois bien que oui !
J’aime beaucoup venir découvrir tes recettes ,je sais que je n’en ferais jamais mais j’aime regarder les réalisations
Qui sait, peut-être un jour auras-tu envie de te lancer, sur du papier par exemple ?
J’ai déjà essayé les feuilles de rosiers mais pas celles de sumac ni d’eucalyptus. Tes résultats sont très chouettes en tous cas. Une bien jolie écharpe toute douce tu vas avoir là.
S’il y a du sumac autour de chez toi, n’hésite pas à en faire provision, ça marche vraiment bien ! Mais je n’ai pas encore « dompté » l’eucalyptus…
Pour l’écharpe, je démarre l’ourlet ce week-end !
Les pliures des feuilles sont très étonnantes ! Comme c’est beau !
J’ai été moi aussi très étonnée, même si je sais qu’avec ce type de teinture, tout peut arriver !
Chaque fois que tu t’attaques à une nouvelle technique, tu maîtrises vite; ça bluffe!
J’ai été bien inspiré la 1° fois que je suis venue ici; je ne suis jamais déçue!!
Chapeau!
Je ne sais pas si je « maîtrise », comme tu le dis, je crois que je suis juste une passionnée ! Mais je ne suis pas la seule 😉 !
Voilà une science qui semble bien difficile et aléatoire … mais oh combien intéressante !
Donc, l’ourlet dudit foulard, tu vas être obligée de le faire à la main avec un joli roulotté ?
Bises
Oui, je vais faire l’ourlet à la main ! Mais comme dirait Mimiblue, j’ai un peu de temps devant moi avant de porter une étole !
Pour ce qui est de l’étole sur les épaules, tu vas avoir le temps de fignoler ton ourlet car le temps ne se prête pas vraiment encore à laisser la petite laine au placard !!!!
J’aime beaucoup ce que tu as obtenu et tu réveilles mon goût pour les marquages par écoprint… et les empreintes laissées par les feuilles d’eucalyptus pliées sont effectivement d’un très bel effet. Pour les feuilles fraîches, attends la pousse du printemps, elles seront pleines de sève toute fraîche !!!
Pas d’étole en vue avant un moment, en effet. C’est glacial aujourd’hui ! Et je crois bien en effet que les feuilles fraîches seront plus intéressantes. En même temps, c’est bien de savoir qu’on peut faire des empreintes même avec des feuilles sèches, ça permet d’attendre le printemps tranquillement !
Mmmmh superbe résultat avec les feuilles séchées. Ton foulard sera très classe sur une petite robe noire!
Penses-tu que ça marche avec toutes les feuilles séchées?
Etonnant en effet ! A l’automne, j’ai fait un stock de feuilles que je savais utilisées en teinture, donc avec un « potentiel », mais je ne maîtrise pas encore suffisamment le procédé, et je n’ai pas assez de recul pour te faire une réponse fiable. Mais on peut aussi utiliser les feuilles comme pochoir, en ficelant très serrés les bundles et en les plongeant dans un bain coloré… Beaucoup d’essais en perspective !!!
Merci pour ta réponse. Tu as raison, le mieux est d’essayer…
Encore une technique très tentante!
J’en reviens pas des détails que l’on peut voir sur les empruntes de feuilles . Qui sait, ton écharpe est parfaite peut être aussi grâce au multi passes !!!
En tout cas, je pense que je la porterais aussi sans difficultés .. elle est vraiment classe !
BISES
J’étais la première étonnée !!! C’est sûr que 2 teintures successives ajoutent de la « profondeur » à l’ensemble. J’ai commencé l’ourlet, j’ai hâte de la porter (pas seulement en étole d’ailleurs !).
Bonjour,
tous les eucalyptus n’ont pas le même pouvoir tinctorial. De mémoire, le baby blue utilisé chez les fleuristes fonctionne bien. J’ai prévu de faire de l’écoprint sur un vide-poche en laine feutrée (histoire d’ajouter en complexité pour bien plaquer la feuille sur la laine en relief), avec peut-être du rosier si j’en trouve ou de la fougère, et du géranium odorant qui fonctionne très bien (même sur du coton non mordancé) … et a le mérite d’être persistant, donc disponible frais toute l’année!
Merci Caro pour ton commentaire ! J’ai vu récemment un article sur les pouvoirs colorants de chaque type d’eucalyptus, mais je ne suis pas assez calée pour identifier la variété qui pousse chez mon voisin !!! Bon, alors je tâtonne, et je « reteins » par-dessus quand c’est nécessaire. J’ai plusieurs variétés de géranium chez moi, c’est vrai que cela fonctionne bien aussi (l’un d’entre eux sent bon la rose, et il a bien poussé dans la serre cet hiver). Par contre, je n’ai jamais testé sur la laine feutrée…
Retour d’expérience… ma laine était un peu grossière, et je pense que c’est pour ça que le motif du géranium a un peu bavé. En revanche le t-shirt blanc qui a servi à caler le tout pendant l’impression est super bien imprimé! La fougère (fraîche) n’a donné aucun résultat… et le second t-shirt qui était bleu a déteint sur le tout. Ouiiinnnn!
Il s’agit non pas d’un géranium rosat (gélif et arbustif), mais d’un Geranium macrorrhizum (rustique, rampant, persistant), sur lequel je n’ai donc aucun scrupule à prélever des feuilles qui ont l’avantage d’être bien découpées et plates, ce qui favorise le contact avec le support à imprimer.
Merci pour ton retour Caro ! Je me doutais bien qu’il ne s’agissait pas de mon beau géranium à la rose… Dommage, parce qu’il a prospéré dans la serre avec l’hiver doux que nous avons eu ! Heureusement, j’ai aussi des géraniums rustiques dans le jardin. La teinture, c’est vraiment une histoire de pratique (ce qui n’empêche pas les surprises…), je vais persévérer !